Notre ami Bernard Leuilliot est décédé le 12 janvier.
Il a été pendant de longues années un spécialiste de premier plan de l’œuvre de Victor Hugo, auteur de recherches, de travaux d’érudition, de diverses éditions qui font autorité. Mais, comme un seul centre d’intérêt ne suffisait pas à assouvir ses passions intellectuelles il est vite devenu un éminent spécialiste d’Aragon, prenant en charge l’édition critique de la correspondance avec Jean Paulhan, l’édition des Communistes dans la Pléiade puis la réédition de la première version de ce roman, chez Stock. Il avait débuté l’édition des Chroniques du siècle dont il put faire paraître le premier tome avant que l’éditeur ne décide de mettre fin à ce projet.
Bernard Leuilliot collaborait régulièrement à Faites entre l’infini, aux Annales. Il appréciait que les revues de la SALAET conservent leur spécificité qui est de parler d’Aragon et d’Elsa Triolet en amis de ce qu’ils furent et de leurs combats, sans pour autant perdre le regard critique nécessaire. Dans le contexte d’une déculturation qui procède par manipulation grossière ou subtile du contexte historique des événements du XXème siècle, la pertinence des recherches et des observations de Bernard Leuilliot, basées sur une remarquable érudition et sur une sensibilité communiste venant d’années de militantisme était fort précieuse.
La fréquentation de l’œuvre d’Aragon l’avait conduit à travailler sur un ami très proche de celui-ci, Jean-Richard Bloch, et là encore ses travaux étaient de premier plan.
Notre ami n’est plus. La SALAET partage le chagrin de son épouse, de sa famille. Il reste ses écrits qui ont contribué à mettre à jour certains aspects de la complexe et dure vérité du siècle d'Aragon.